Franz PRIKING est né le 7 août 1929 à Mülheim en Rhénanie (Allemagne).
L’enfance de Franz se passe dans une certaine quiétude malgré la période chaotique dans laquelle se trouve le pays. La montée au pouvoir des nazis, l’hostilité grandissante qu’ils déploient envers les non adhérents au régime,pousse le père de Franz,alors responsable d’une association catholique, à exiler dans un couvent de Haute Silésie sa femme , son fils et tout le lycée catholique de Mulheim.Il y restera jusqu’en 1945. Il est incorporé de force à quinze ans dans l’armée et envoyé sur le front Russe ,avec ses camarades de lycée et les hommes encore valides.Dés les premières heures de combats ,il est fait prisonnier avec plus de deux mille hommes. Ils traversent la Pologne à pied, et sont conduits aux camps d’Auschwitz.
Après une année d’internement, il réussit à s’évader, il traverse La Vistule à la nage et à rejoindre Mülheim. Périple de six cent kilomètres à travers les lignes Russes.
Après des études secondaires qui l’amènent au bac de philosophie, il fréquente le Bauhaus de Weimar en 1948 afin de suivre une formation de peinture. Mais l’Allemagne est en pleine mutation et l’école est transformée en Etablissement d’enseignement supérieur pour l’art de la construction .Franz, après cette année de préparation peut prétendre être admis à l’Académie de Berlin en 1949 (école d’architecture et de peinture).ll songe à y faire des études sur l’histoire de l’Art. Il y restera jusqu’en 1951.
Adolescent déjà , il dessinait sur terrain dans la forêt Rhénane, en compagnie de son père, ingénieur métallurgiste. Homme très cultivé et admiratif de l’art renaissant, il a su insuffler à son fils le goût de l’histoire de l’Art et du dessin.
Il passe deux années à l’académie où il est remarqué par son professeur de dessin qui le présente à Max Pechstein. Fait rare, il est admis dans sa classe, il lui apprend la mise en page, et l’initie à l’Expressionnisme ; cet « art nouveau » parce que soigneusement dénigré et dissimulé à la jeunesse allemande.
Attiré par Nolde, Jawlinsky, Kandinsky, il peint à la manière flamande, dont il retiendra les glacis qui figurent sur ses toiles tout au long de sa vie, en y adjoignant les couleurs de la Provence. Attiré aussi, par Permeke, dont il retiendra le cerne noir qui permet de mettre en valeur l’objet et de le faire ressortir de sa composition.
Pendant cette période « fauviste » en 1949, il expose à Dortmund et Baden Baden et en 1951 à Berlin. Les œuvres sont exécutées en dehors des cours. Sa peinture, des paysages, des natures mortes, des figures, qu’il considère comme des « Images » parce que l’objet, le paysage ou la nature morte ne comptent pas tellement.
« …C’était avant tout une recherche picturale de la surface avec des touches de couleurs violentes à pâte épaisse et sculpturale… »
Priking fait la connaissance à Berlin du peintre Tombrok, qui le présente à Bertolt Brecht. Se liant d’amitié, ce dernier lui offre l’hospitalité pour dix mois.
En 1951 il quitte l’Allemagne pour Paris. Il y séjourne quelques mois et « descend » vers le Sud, et s’arrête à Villeneuve les Avignon.
En 1951, sa peinture toujours fauviste à la manière du Bauhaus, devient totalement cubiste au contact de Picasso qu’il rencontre à Arles à la suite d’une corrida en 1952, et lors d’une exposition au Musée Réattu. Il passera sept mois en sa compagnie à Vallauris.
Dans ses tableaux, apparaissent la pureté des formes, et les tons du gris au rouge sont dans le goût du moment (La conversation).
Il se dégage de cette tendance en peignant des natures mortes de plus en plus simples, dans un mode expressionniste où l’objet cerné de noir surgi de la toile pour mieux apparaître.
Certaines compositions donnent l’impression de plusieurs tableaux en un, il les dépouille des objets inutiles.
Il se rapproche des théories de Brecht qui ne le quitteront plus tout au long de sa carrière de peintre. La précision, la simplification, le juste objet à sa juste place, et donc la communication à son degré le plus simple et le plus essentiel, tel sera sa conception picturale.
Vivant de subsides et de menus travaux de décoration à Barbentane (prés d’Avignon), il rencontre Gil, qui devient sa femme en 1952, et ont une fille Catherine en 1956.
Il expose chez Motte à Genève en 1954, il est remarqué par David et expose à la Galerie Drouant/David en 1957 à Paris.
Apparaissant sur ses tableaux, le calice, le pain, les fleurs, les outils. Ensemble d’éléments donnant à la composition picturale le ressenti de sa difficile jeunesse faite de crainte, de privation et d'espoir.
Mais en 1958, la lumière du Midi, le caractère insoumis du village d’Oppède Le Vieux dans le Luberon , où il a pu acheter une demeure médiévale, transforme sa vision du paysage. Cette lumière a su lui donner le contact direct des éléments de la nature et il a su saisir toute son austère beauté aussi bien dans la ligne que la couleur.
C’est dans la technique de l’aquarelle qu’il fait jaillir et resplendir la transparence du ciel et des choses. Les paysages, les marines, les fleurs s’illuminent.
Sur nature, il prend des croquis qui lui servent de base, afin de composer en Atelier sa propre vision du paysage. Ainsi, il a recomposé et équilibré les plans de lumière de la nature et de l’objet qu’il fait renaître sur la toile.
En 1967, c’est l’explosion d’une liberté d’expression qu’il retrouve. Enfin, il vient de s’échapper d'un difficile contrat avec un marchand de tableaux.
Liberté 67 », une série de tableaux de grandes dimensions où apparaissent les thèmes de la guerre, de la faim, de la soif, de la liaison avec Dieu (coupe ou calice), des corps de femme aux yeux bandés et bouche bâillonnée.
Le poing fermé sort d’une entrave, une main crucifiée et l’espoir dans le pain, l’épi de maïs ou de blé, les fruits et les fleurs, auxquels est rajouté un long poème « Ceci est mon sang ».
Jusqu’en 1970, sa peinture était le reflet d’une certaine conscience du monde extérieur. Priking a voulu dépasser ce réel en y introduisant des données du subconscient pour parvenir à une sorte d’au- delà .
A partir de 1970 un tournant se fait jour dans sa peinture : la « Forme » est plus symbolique. Priking avait besoin d’introduire dans son œuvre une nouvelle forme de réalité et d’espace.
L’expression de son œuvre prend alors toute sa mesure. Il introduit le thème du Cosmos dans ses compositions.
Ce qu’il peint est une exploration de l’autre monde. Le notre qui est familier et banal donne naissance à un nouveau monde qui est le cosmos.
Le cheval est omniprésent, les traits de perspectives, autant de chemins à prendre, les volumes fermés, les rochers dans l’espace, le cercle, la femme à tête d’aigle sortant de la terre , ne sont pas que des symboles, mais l’expression d’une pensée profondément réfléchie. Elle nous amène vers l’au-delà , vers un monde qui nous entoure et que nous ne voyons pas.
L’homme a dans sa tête le cosmos et devient lui même cosmos (série de toiles sur le cosmos).
Apparaît parallèlement l’abstrait où le cosmos est ressenti. FP s’échappe de la terre, pour nous transporter vers des cieux auxquels nous sommes intimement liés.
La matière devient plastique, chauffée, malaxée, triturée, brûlée, projetée, sable amalgamé à la résine, sur des supports métalliques ou en bois, c’est l’œuvre de FP peu connue, car laissée en attente d’exposition dans l’atelier jusqu’en 1979.Les cartons sablés ou dorés à la feuille d’or de façon abstraite subliment le cosmos.
C’était la tendance vers laquelle il voulait développer son art, encore plus dépouillé, en introduisant l’abstrait dans le cosmos.
La sculpture, les tapisseries, les foulards, les assiettes décorées complètent le support expressif de l’œuvre de FP.
De 1970 à la fin de sa vie le 10 juin 1979, ses toiles s’enrichissent de couleurs où le rouge cramoisi, le cadmium orangé, le pourpre, l’ocre vif, le bleu outremer et touareg emplissent ses compositions leur donnant une force et une puissance qui l’ont toujours animé.
L’objet devient source lumineuse et éclaire la toile de son éclat.
Après de nombreuses expositions à Rome, le PAPE PAUL VI lui commande un tableau représentant : Notre Dame de Paris. Priking n’accepte pas d’être payé , il offre le tableau.
Il expose dans les grandes capitales du monde.
Il écrit le « Manifeste du nouveau Réalisme
Le 18 octobre 1961, il est fait membre de l’Institut International des Arts et Lettres à Genève.
En 1970, devient membre HC de l’Académie Tommasso Campanella de littérature, d’Arts et de sciences à Rome.
En 1970,il créa l’affiche du Comité des Jumelages d’Avignon.